Là {haut, bas}
La tête perdue dans ces nuages,
Etiolés,
Qui courent à perdre haleine,
Soyeux,
Chevauchant Nout passionnément,
Effrénés,
Dans l'empyrée infini,
Immortels,
Qu'ils se déchirent! L'éther ne peut les engloutir
Quoi qu'il arrive;
Mes pensers s'évertuent à se sauver
Trop volatils pour un simple crâne,
Mais un joug les endigue.
Les pieds raclent le sol,
D'un brimbalement pesant, ils se meuvent.
Ou du moins essaient-ils,
Car loin des esprits, ils ne sont guère plus que masses inertes,
Aussi utiles à la raison que des chaînes au bagnard.
Ecrasants de grossièreté, ils piètinent stupidement.
Qu'ils connaissent les étoiles! Eux qui n'ont guère vu que le bas-monde.
Qu'ils respirent l'ivresse des sommets,
Qu'ils goûtent à l'éternel et soient caressés par les nuées!
Car bénis sont ceux dont le visage a la chance d'être réchauffé
A la lueur des étoiles et de l'amour fou de Phébus.