(Perni)cieux ?
Il vit sous un ciel rêvé à l'encre de Chine
Que les étoiles éclaboussaient de leurs éclats,
Narguant, frivoles, de leurs chansons sibyllines,
Les quelques marcheurs, rampant, alanguis, et las.
Il vit sous le règne de ces monarques absolus,
Ces souveraines qui se moquent bien des rêves cireux
Qu'elles fleurissent, sans-gênes, volages, et presque ingénues,
Au creux de l'esprit des disgraciés des cieux.
Il vit dans cet empire-là où dîme et gabelle
Dépouillent froidement nos esprits lisses et plains,
Sans embarras ni scrupules, des carillons frêles
De nos pensers et rêves faméliques et vains.
Et des vents violents, poussés par des alizés,
Qui flattent les monts, et agitent les forêts,
Viennent les cueillir, s'avançant pour érotiser
De leurs souillures les demi-vierges prises dans leurs rets.
Et les sultanes bradent alors leur âme pieuse
Dans l'ivresse de leurs propres beautés exaltantes;
Baissant leurs chatoyants regards d'ensorceleuses
Vers ces envoûteurs délétères et myriacanthes.
Et ce ciel obscène scelle sa sinistre sentence;
Les étoiles déflorées sont ainsi recrachées,
Abandonnées au pied de la sombre potence
Erigée sur les cendres de leurs rêves débauchés.
De gauches larmes d'opaline n'expieront jamais
Les vénales qui immolèrent leur subtilité,
Ces étoiles qui appellent de leurs tardifs souhaits
Des cieux sans nuages pour leur beauté maculée.