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Vae Victis

28 avril 2007

(Perni)cieux ?

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Il vit sous un ciel rêvé à l'encre de Chine
Que les étoiles éclaboussaient de leurs éclats,
Narguant, frivoles, de leurs chansons sibyllines,
Les quelques marcheurs, rampant, alanguis, et las.

Il vit sous le règne de ces monarques absolus,
Ces souveraines qui se moquent bien des rêves cireux
Qu'elles fleurissent, sans-gênes, volages, et presque ingénues,
Au creux de l'esprit des disgraciés des cieux.

Il vit dans cet empire-là où dîme et gabelle
Dépouillent froidement nos esprits lisses et plains,
Sans embarras ni scrupules, des carillons frêles
De nos pensers et rêves faméliques et vains.

Et des vents violents, poussés par des alizés,
Qui flattent les monts, et agitent les forêts,
Viennent les cueillir, s'avançant pour érotiser
De leurs souillures les demi-vierges prises dans leurs rets.

Et les sultanes bradent alors leur âme pieuse
Dans l'ivresse de leurs propres beautés exaltantes;
Baissant leurs chatoyants regards d'ensorceleuses
Vers ces envoûteurs délétères et myriacanthes.

Et ce ciel obscène scelle sa sinistre sentence;
Les étoiles déflorées sont ainsi recrachées,
Abandonnées au pied de la sombre potence
Erigée sur les cendres de leurs rêves débauchés.

De gauches larmes d'opaline n'expieront jamais
Les vénales qui immolèrent leur subtilité,
Ces étoiles qui appellent de leurs tardifs souhaits
Des cieux sans nuages pour leur beauté maculée.

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26 février 2007

Hostie

Voila qu'on s'agenouille, menés par la paresse,
En pleurs, devant l'autel de la facilité,
Celui là qui promet d'absoudre toutes les tristesses
De ceux qui aux Parques s'abandonnent sans dignité.

Voila qu'on offre ses yeux, le cœur en détresse,
En espérant ardemment que c'est Prométhée
Qui s'est fourvoyé en nous offrant sans grand-messe,
Ainsi que le Feu, des yeux sans ambiguïté.

Voila qu'on immole triste esprit et vieille sagesse
Contre un soupçon suave et exquis de vanité,
Contre un galbe onctueux de prince ou princesse,
A la gloire des insolentes, mirifiques beautés.

Voila que l'on tremble, priant encore et sans cesse,
Le cœur s'élevant au rythme de rêves exaltés,
Puissent-elles comme nous, puissent-ils aussi, dieux et déesses,
Le vide, derrière les iris, ne pas constater!

Voila que l'on jure, que s'entassent les promesses,
A l'aube des certitudes qui tuent les vérités;
Puisse notre hymen futur conserver sa jeunesse!
Et l'on s'repaît de semblants faute d'éternités.

Mais, souvent, à peine les yeux niaisement couronnés,
Quand arrive l'heure paniquée des premiers regrets,
Quand l'on préfère pleurer devant l'autodafé,
Pour toute contrition le courage vient à manquer.

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4 février 2007

Ego

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S'il y en a certains qui sont nés les yeux fermés,
Bien trop aveugles pour vouloir s'en apercevoir,
S'il y en a d'autres qui ne peuvent s'empêcher de voir,
Aux paupières trop lucides pour vouloir les grimer,

Il y a surtout les autres, niais, ou faussement timides,
Qui craignent de se détourner des victoires acquises,
Qui, avares, tremblent de partager leur coeur aride,
Jouissent de vicier les sensibles de leur couardise,

Ils parlent, ils crient, ils geignent, ils osent, tous convaincus
Que les généreux et leurs silences de velours
N'ont rien à dire, n'ont rien à rire, et ne vivent plus;
Leur faudra-t-il vivre l'Enfer pour comprendre un jour?

Veulent-ils être équins, eux qui aiment tant leurs oeillères?

2 janvier 2007

Eux, là.

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Eux, là, ont la bouche qui déborde
De promesses sans fin, de toujours
Et de ces jamais monocordes
Semant leurs je t'aime tous les jours,
Répandant, magnanimes, leurs heurs,
Inquiets de leur seul bonheur.

Il y a aussi eux, qui pleurent,
Qui geignent, les yeux toujours humides
En pensant à tous ces bonheurs
Refusés à eux, les timides,
Qui, trop soucieux de larmoyer,
Se bâtissent un enfer larvé.

Ou encore eux, doux rêveurs et
Grands naïfs qui écrasent le monde
De leurs chauds espoirs atrophiés,
Songeant aux passions vagabondes,
Languissant de princes et princesses
Qui, nébuleux, s'échappent sans cesse.

Et eux qui se plaisent tant aux messes
Certains que leur dieu leur suffit,
L'âme encore et toujours en liesse
Tant qu'aucun sombre soupçon impie
Ne tire l'esprit zélé en paix
De sa béate tranquillité.

Pis, craignant un remords mité,
Eux, qui, la conscience tiraillée,
Juste pour pouvoir être écoutés,
Écoutent les tourments éployés
Des plus affligés, des fanés,
Qui râlent, importuns, sans arrêt.

Puis eux, les beaux, fiers, les bien nés
Les grands prêtes de leur fier ego,
Qui consentent voir se prosterner,
Las, les perdants congénitaux,
Devant eux, rois de l'inutile,
Empereurs des victoires faciles.

Et enfin eux, seuls parmi milles,
Préférant sacrifier leurs rêves
Sur leur précieux autel, fragile,
De l'amitié, qui laisse aux lèvres
Un parfum langoureux, et qui
Rêvassent de tendresse affranchie.

Ceux-là qui offrent leur cœur gentil
A chaque sourire, doux ou charmeur,
A chaque regard, bref ou exquis,
Et qui sentent chaque larme comme la leur.
Plein d'empathie, sentimentaux,
Les ingénus ou les nigauds.

23 décembre 2006

Qui s'enfuit déjà...

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Il les regarde courir, assis sur sa rancœur,
Lui pour qui les horloges ont cessé de sonner
Déjà depuis trop longtemps le glas de ses heures,
Qui se prolongent dans un sursaut d'éternité.

Il vit chaque seconde, atterré par sa durée,
Comme d'autres endurent leurs maladies et leurs douleurs;
Il les regarde tous jeter les bras, empressés,
Insensés! dans le foyer même de son malheur;

Et si à tout instant ils constatent que, horreur!
Le sable fuit sans cesse entre leurs doigts apeurés,
Peu leur chaut, ils essaient encore, avec ardeur,
D'attraper les minutes qui ne s'attardent jamais.

Lui, il leur offrirait bien, s'ils ralentissaient
Un seul instant pour l'entendre, de ces amères fleurs
Des sables pour emplir leurs précieux sabliers
Et ainsi abandonner un moment leur peur.

Mais eux ne voient plus guère que la fugacité
De l'éclat d'une beauté hypnotisant leur cœur;
Vite, vite, il n'y a pas de temps à gaspiller
Quand on ne rêve plus que d'éphémères splendeurs.

Alors il reste là, isolé, loin des chaleurs
Que s'échangent les autres, les vivants, complices pressés,
Et il désire à en pleurer rejoindre ce chœur
Qui l'effleure sans le voir, dédaigneux et altier.

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12 novembre 2006

Rirent-ils?

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J'irai cueillir des bouquets de ciel
Pour consoler ceux qui pleurent
De ne t'avoir jamais encore vue
Et qui ignorent qu'ils ignorent
Qu'ils n'ont jamais été heureux;

En amour, comme toujours, mon amour
J'en viens à oublier comment
J'étais cruel en riant des pauvres
Qui riaient sans savoir comment
L'on rit quand vraiment l'on vit;

Et les torrents de nuages
Emportent les rêves d'étoiles
Qui se lamentent d'être si laides
Et qui, tristes, rient de leurs rires
Qu'elles savent sonner faux;

Je te donnerai des pétales d'étoile
Pour te remercier d'enfin
Laisser tomber tes cheveux
Sur les ruines de mon coeur
Qui vit de rêver du tien.

31 octobre 2006

Vivre, comment ça?

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Mes yeux mes yeux par pitié cessez de voir
Toutes ces vies tous ces mirages et tous ces songes
Mes pensées mes regards piteux des tristes soirs
Trahissant les doux voiles de mes propres mensonges

Mes yeux mes yeux ayez pitié détournez vous
Car je ne peux plus guère soutenir mes reflets
Hideux et navrants se mirant de tout leur soûl
Qui se parent sans gêne de mes rêves inavoués

Mes yeux mes yeux sans merci ne regardez pas
Les rêves en ribambelle pour meubler mes pensées
Pour ne jamais réaliser comme je tombe bas
Malgré les désirs et les kyrielles de souhaits

Mes yeux mes yeux cessez donc de vous consumer
A trop la regarder à trop la contempler
Vos pleurs romantiques ne sauront faire oublier
Le vif souvenir des ardeurs de ses beautés

Mes yeux mes yeux ah! pourquoi autant larmoyer
Pourquoi encore une fois espérer les revoir
Elle et son visage qui vous ont tellement brûlés
Elle ses yeux ses cheveux mon brûlant purgatoire

Mon coeur mon coeur toi qui pensais n'avoir nulle foi
Pauvre hérétique souviens toi comme tu t'es vendu
Tout entier à la lueur de son minois
Ah! mon coeur mon âme mes pleurs mes rêves éperdus

15 octobre 2006

Rêves

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Une vie de pensées,
Cherche tes rêves,
Tes princes sans réserve,
Crois les avoir trouvés
Si tu le désires;
Le bonheur absolu
D'étoiles dévolues,
D'un monde de plaisirs,
D'un monde qui te fait reine,
D'un univers tout dévoué,
Tout entier consacré
A sa suprême souveraine,
En juste récompense
De sa simple existence,
Un univers que tu cueilles
Au gré de tes caprices,
Une vie d'impératrice,
Une béatitude sans écueil,
Des jours faits de délices
Peuplés de jonquilles et d'iris,
De roses, de lys et de narcisses,
De coquelicots ou d'amaryllis.
Cherche, rêve, espère,
Qu'un démiurge de naguère,
Un amant éternel,
Se saigne pour te bâtir
Un véritable empire,
A la gloire sempiternelle
De tes yeux, de ton sourire,
De tes cheveux ou de tes rires.
Pourtant le monde, sous le masque
De tes doux fantasmes,
Derrière tes rêves fantasques,
Conserve son prosaïsme;
Cesse de voir sans regarder
Toutes les personnes
Et ce qu'elles te donnent;
Apprends à écouter
Autre chose que ta propre image
Dans le miroir de ta volonté.

16 septembre 2006

La Diurnambule

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A chacun de ses pas,
Le soleil frémit.
Il tremble,
L'astre,
De voir sa lumière
Estompée,
Masquée,
Par un seul regard.
La peur
De se sentir fade
Ou insipide;
La terreur
De n'être plus utile
A personne,
Alors qu'il est éclipsé,
Vite remplacé
Dans les coeurs
Virevoltants,
Envoûtés par ces yeux
Qui aspirent
Les autres émotions.
Univers à eux seuls,
Que n'ai-je cent vies
Pour en étudier
Une parcelle!
Et mes yeux
Qui ne savent plus voir...

28 août 2006

L{a;o}ngueur

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Que le temps est lent,
Lorsqu'à l'aube,
Dès que l'esprit éclôt
De son linceul de rêves
Que le sommeil suscite,
Le poids de sombres pensées
Oppresse déjà l'esprit!
Quand les seules idées
Qui naissent sont réminiscences
De tout ce que l'on ne sera pas;
Quand la déception engendrée
Par les étoiles qu'on préfère,
Et dont on aimerait être les préférés,
Obnubile l'âme;
Quand soulever son esprit
Des doux draps de l'inconscience
S'annonce périlleux pour l'humeur;
Quand la lumière du matin
Qui d'habitude nous réchauffe
N'appelle plus qu'un vague réconfort
Vite écarté par les limbes
Que le soleil n'a pas encore écartées;
Quand il nous semble
Que c'est un étau
Qui empêche nos pensées de s'enfuir;
Alors la journée sera longue
Et fade.

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